Le blog d'Archiloque

AlterConf Paris 2016

Le 9 juillet 2016 s’est tenue la première session d’AlterConf, une conférence itinérante sur la diversité et l’inclusion dans la technologie et les jeux vidéo.

Cette 15ème session en deux ans d’existence était la première à se tenir hors des USA.

Pourquoi des conférences sur ce sujet ?

Parce que, même si certains essaient à tout prix de le faire oublier, le monde de la technologie est globalement excluant et sexiste. Ces conférences sont là pour donner des idées et des bonnes pratiques afin de faire avancer cette cause.

Le principe d’AlterConf

Le principe d’AlterConf est simple : on change les choses en montrant l’exemple.

Pour cela la recette est assez simple :

  • choisir des orateur·trice·s issu·e·s des groupes marginalisés : les personnes les plus pertinentes pour parler de ces problèmes sont ceux·lles qui y sont confronté·e·s ;

  • inciter les orateur·trice·s débutant·e·s et les aider à créer leur présentations: cela encourage l’expression de voix différentes ;

  • payer les orateur·trice·s : les victimes de marginalisation sont souvent moins bien payées que les autres, pas question qu’elles travaillent gratuitement pour préparer leur passage à la conférence ;

  • faire de la conférence un espace accueillant : pour que tou·te·s se sentent bienvenu·e·s à la conférence.

Une conférence accueillante

Ce dernier point est loin d’être anecdotique. Quelques mesures simples permettent de créer un espace sûr où tout le monde trouve sa place :

  • un code de conduite : c’est désormais presque devenu la norme pour les conférences destinées aux développeurs, notamment grâce au long travail d’Ashe Dryden, l’organisatrice d’AlterConf.

  • des menus adaptés à chacun·e,

  • des traductions simultanées vers le français ou l’anglais,

  • des avertissements pour éviter que les spectateur·rice·s soient confrontés à des sujets qui pourraient les blesser,

  • et des toilettes non excluantes !

toilettes

AlterConf France

Avec 80 personnes pour une salle d’une capacité de 250 places, le public était clairsemé. Probablement un effet du faible niveau d’intérêt de ce sujet en France, un point évoqué par plusieurs orateur·trice·s. L’ambiance était donc un peu intimiste avec beaucoup d’habitué·e·s du sujet.

Par rapport à ce qu’on voit habituellement dans les conférences techniques, le public était très diversifié : cela fait plaisir de voir autre chose que l’habituel défilé de jeunes hommes blanc barbus en tenue sombre.

Des toilettes pour hommes, ou pour hommes
En général dans une conférence technique, les toilettes ça ressemble souvent à ça :

Les présentations

L’implication des orateur·trice·s était visible et les présentations étaient souvent émouvantes : je suis sorti de la journée touché par les différentes histoires et avec l’envie de faire modestement progresser les choses.

Gabrielle Barboteau – Le point de vue d’une femme trans sur le sexisme de la presse vidéoludique française

L’oratrice a raconté son expérience de journaliste dans le domaine du jeu vidéo en France.

En tant que trans ayant transitionné alors qu’elle était déjà journaliste, elle a pu constater le sexisme d’abord en tant que témoin puis en tant que victime. Comme cette session est centrée sur le sexisme contre les femmes, elle ne parle pas des spécificités du sexisme anti-trans.

Globalement, on est encore à l’âge de pierre : les blagues douteuses font partie intégrante de la ligne éditoriale avec un sexisme et un anti-féminisme complètement assumés. En cas de situation à problème ou même de harcèlement, pas la peine de vous plaindre à vos collègues ou à l’encadrement : ce n’est jamais la victime qu’on écoute et on trouvera toujours des bonnes raisons, principalement “l’humour à la française”, pour excuser le responsable.

Spécificité française : ce sujet n’intéresse pas le public. Les accusations de sexisme ne trouvent aucun écho, voire provoquent la fierté des lecteurs. Le public de fanboy sert d’ailleurs d’excuse en interne pour ne rien changer.

Le traitement du Gamergate en est un exemple frappant. Alors qu’aux USA le sujet a été largement traité dans les différents journaux spécialisés qui ont souvent pris position, en France il a quasiment été ignoré car dans les magazines de jeux vidéo “on ne fait pas de politique”.

Deux pistes pour que les choses changent :

  • Voter avec son porte-monnaie en soutenant les sites qui promeuvent l’inclusivité (d’ailleurs l’oratrice cherche du travail) ;

  • Prendre clairement position dans les discussions.

Claudia Hernandez – Un voyage transatlantique vers le succès

Claudia Hernandez est mexicaine. Après un diplôme d’informatique en 2014 et un job où elle s’ennuyait à faire du HTML, elle a voulu apprendre le JavaScript. C’est alors qu’elle a découvert les conférences et les meetups. Elle est revenue sur sa volonté de participer à la communauté et sa situation de développeuse au Mexique :

  • beaucoup de développeur·euse·s mais qui sont faiblement impliqué·e·s dans la communauté ;

  • les salaires locaux ne sont pas très élevés ;

  • les salaires dans l’informatique sont proportionnellement plus bas au Mexique qu’en Europe ou aux USA ;

  • très peu de conférences en Amérique du Sud ;

  • participer aux conférences aux USA est hors de prix ;

  • les coûts d’infrastructure (hébergement, trafic) sont plus élevés.

conferences
Conférences 2016 sur le développement web, d’après une liste non exhaustive trouvée sur Smashing Magazine

Pour continuer à progresser dans ce contexte, elle a été obligée de déménager en France où elle a trouvé des jobs qui la passionnent et où elle peut participer facilement à de nombreux évènements. En comparant sa situation en France et au Mexique, elle veut faire prendre conscience aux Français travaillant dans l’informatique de la chance qu’ils ont d’avoir une situation aussi favorable.

Pour que la situation perdure, elle encourage tout le monde à participer à la communauté. De son côté, elle ambitionne de profiter de son expérience pour créer une conférence sur le JavaScript au Mexique.

Jana Stadeler – Pas seulement un club de garçons : entrez dans l’industrie du jeu vidéo en tant que fille

Quand on passe son permis de conduire, on sait qu’il y a des accidents même si on préfère ne pas y penser. Jana Stadeler s’est servie de cette image pour raconter son expérience personnelle : être une femme et entrer dans ce monde majoritairement masculin qu’est l’industrie du jeu vidéo, c’est s’exposer à des risques, et son premier réflexe a été de ne pas y penser.

Quand elle a été la victime d’une rumeur infondée dans l’entreprise où elle travaillait, sa première réaction a été de penser que c’est elle qui avait fait quelque chose de mal. Plutôt que de réagir, elle s’est demandée si cette situation n’était pas de sa faute.

Elle a finalement décidé d’en parler à d’autres personnes, qui l’ont — à sa surprise — soutenue, et cela lui a permis de comprendre qu’elle n’avait rien à se reprocher et qu’il s’agissait d’une rumeur malveillante sans fondement.

Ses conseils pour les femmes qui veulent travailler dans le jeu vidéo :

  • sachez qu’il y a des risques, il faut les connaître ;

  • quand quelque chose arrive, appuyez-vous sur les autres ;

  • si vous voulez travailler dans ce milieu, allez-y !

Heather Davidson – L’accessibilité contre l’éthique dans l’économie du partage

Heather Davidson souffre de crises d’anxiété. Pour les personnes comme elle, les services fournis par l’économie du partage sont une aubaine : avec Uber plus besoin d’appeler un taxi, avec Deliveroo plus besoin d’avoir l’énergie de cuisiner.

Malheureusement, comme le rappelle Sonic :

sonic
La consommation éthique n’existe pas dans le capitalisme !

L’économie du partage a des conséquences désastreuses sur les minorités, notamment à cause des conditions de travail déplorables qu’imposent ces entreprises.

De plus, seules les personnes disposant d’un revenu suffisant et vivant au bon endroit peuvent profiter de ces services. Les minorités qui sont souvent économiquement désavantagées et vivent en périphérie sont donc exclues.

Même si ces entreprises fournissent des services très pratiques, il faut lutter contre cette approche et pour cela :

  • soutenir les employé·e·s qui luttent pour améliorer leurs conditions de travail ;

  • demander que les services qui améliorent la vie des minorités soient fournis par la puissance publique plutôt que des entreprises ;

  • être à l’écoute des personnes ayant des besoins différents.

Qa’id Jacobs – Honorez votre lutte en hackant la culture de votre entreprise avec l’UX

De son expérience de manager d’un studio d’enregistrement, Qa’id a retenu l’expression “garbage in, garbage out” (des déchets à l’entrée, des déchets à la sortie) qui signifie qu’on ne peut pas créer de la bonne musique à partir d’un mauvais enregistrement. Appliqué aux entreprises, cela signifie qu’une culture d’entreprise horrible donne des produits horribles.

Pour corriger une mauvaise culture, “on hacke” : il faut être créatif en agissant sur le système dynamique qu’est une entreprise. Pour cela, il utilise la même approche que dans son travail de designer :

  1. analyser : les forces et faiblesses du système et des personnes qui le composent ;

  2. casser quelque chose : trouver un levier ou une faiblesse et agir dessus ;

  3. (re)designer la chose cassée ;

  4. mesurer et ajuster.

Attention cependant, cette approche est risquée, en la mettant en œuvre, vous prenez le risque de vous faire virer. Quand on agit sur la culture d’une entreprise, les gens le prennent personnellement. Et pour licencier quelqu’un, on peut arguer qu’iel a une incompatibilité culturelle.

Parmi les exemples qu’il a donnés, l’un provient d’une ancienne expérience professionnelle à Amsterdam :

Aux Pays-Bas, Saint-Nicolas est accompagné de Zwarte Piet (Pierre le Noir), ce qui donne cela :

zwarte pieten
Photo en cc par Floris Looijesteijn sur Flickr

La fête était célébrée dans l’entreprise, avec des photos des employés en blackface. Qa’id a remonté le fait que cette situation lui posait problème. Il a ensuite rencontré le responsable des affaires juridiques de l’entreprise, à qui il a proposé d’être autorisé à rester chez lui en étant payé ce jour-là, ou que l’entreprise arrête de fêter la Saint-Nicolas de cette manière. Après avoir consulté les pouvoir publics sur la légalité des deux options, l’entreprise a décidé d’arrêter : victoire ! Ensuite Qa’id s’est fait virer pour incompatibilité culturelle.

Sachant cela, à chacun de faire son choix : accepter une situation qui pose problème ou prendre le risque de se faire virer.

Steven Taarland – Créer une voix : pourquoi créer le groupe écossais arc-en-ciel LGBT+ est important

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’industrie du jeu vidéo emploie beaucoup de monde en Écosse. Le principal moyen de communication entre ses membres est un groupe Facebook de 2000 personnes, ce qui est beaucoup pour cette nation de 5,3 millions d’habitants.

Du fait de sa taille, il est difficile d’y faire entendre des voix différentes. Cela a donné à Steven l’idée de créer un groupe LGBT+ pour échanger sur le sujet.

Il créé donc un groupe sans trop réfléchir, et il·elle·s sont désormais plus de 100 à se réunir régulièrement en provenance de toute l’Écosse.

Le succès rend presque la chose intimidante car il ne pensait pas du tout que son initiative prendrait cette ampleur.

Si vous sentez que les lieux d’échanges existants ne vous laissent pas l’espace nécessaire pour vous faire entendre, créer votre espace ne demande que peu d’efforts.

Pour l’instant, le groupe se réunit pour discuter, mais son objectif est de créer de la coopération entre ses membres, en commençant par une game jam.

Anna-Livia Cardin-Gomart – Ce n’est pas un bug, c’est un biais

Les algorithmes ne sont pas neutres : on leur fait confiance car ils sont calculatoires, alors qu’il faut au contraire s’en méfier. En effet, les valeurs et les procédures des algorithmes sont le reflet de ceux qui les ont codés. Quand un algorithme vous est appliqué, leur vision du monde vous est donc imposée :

  • La politique de Facebook d’imposer aux personnes l’usage du “vrai nom” illustre ce travers : de nombreuses personnes queer utilisent des pseudonymes, y compris dans leur vie de tous les jours ;

  • Ubisoft qui lance un sondage pour les joueurs qui ne fonctionne pas pour les femmes.

Le domaine du machine learning est particulièrement sensible aux biais car les résultats dépendent des données utilisées pour entrainer le système, voire ont tendance à les accentuer. De plus, il peut être difficile de détecter les biais initiaux à partir des résultats de l’algorithme.

Les conséquences des biais peuvent être importantes, au point que les pouvoirs publics réfléchissent à les encadrer dans certains cas.

Pour limiter les risques, quelques éléments à garder à l’esprit :

  • nous sommes aveugles à nos propres biais ;

  • les algorithmes ont tendance à renforcer les comportements existants ;

  • préparez-vous à ce que les utilisateur·rices·s essaient de tricher et d’exploiter le système ;

  • attendez-vous à vous tromper et donc à commettre des erreurs, à apporter des corrections et ce que les choses prennent du temps.

Shelly Coen – Soyez gentil·le avec vous-même

Avant de se tourner vers la technologie, Shelly a travaillé dans des jardins d’enfants. À cette époque, elle était gentille et encourageante avec les enfants, mais pas avec elle-même. À force de ne pas s’écouter, elle a subi un burnout.

Ses conseils pour éviter ce genre de situation :

  • apprenez à détecter les signes de burnout

  • on ne sait pas ce qu’affrontent les autres ;

  • si vous parlez de vos problèmes, vous découvrirez que d’autres personnes vivent les mêmes choses ;

  • identifiez les choses que vous aimez faire et qui vous permettent de relâcher la pression ;

  • trouvez des personnes qui vous soutiennent ;

  • et surtout apprenez à vous écouter et à vous apprécier vous-même.

Xalavier Nelson Jr. – Pourquoi je ne me définis plus comme un journaliste de jeu vidéo

Xalavier est journaliste dans le domaine du jeu vidéo, il a écrit pour Critical Distance Kotaku et Rock, Paper, Shotgun. C’est un professionnel déjà fort de six années d’expérience en dépit de ses dix-huit car il a commencé très jeune.

Depuis quelques mois, il ne se définit plus comme un journaliste de jeu vidéo à cause de la façon dont les minorités y sont traitées : dans le jeu vidéo, les personnes qui sont issues d’une minorité et qui sont visibles sont automatiquement des cibles.

Sa petite sœur est une passionnée de jeux vidéo et une bien meilleure joueuse que lui, mais que se passerait-il si elle voulait suivre la même voie que lui ?

Pour un exemple simple : allez sur le site de streaming de jeux vidéos Twitch et ouvrez le premier flux diffusé par une femme. Dans la fenêtre de chat, vous verrez un flot régulier de <messages supprimés> qui montre les commentaires insultants ou vulgaires qui sont filtrés par le système, les quelques messages qui échappent à la censure suffisent à indiquer le ton général. Cela se produit dans tous les flux diffusés par des femmes.

La situation en est à un point où si tu fâches la mauvaise personne, tu prends le risque de perdre ton travail, ta vie privée, ou même ta famille.

De manière plus large, dans cette industrie, les personnes sont dévaluées car on considère que tout le monde est remplaçable. La passion de créer qui anime certaines personnes peut les pousser à bout jusqu’à tout perdre. Les comportements des entreprises vis-à-vis des travailleurs ne seraient pas acceptables dans d’autres domaines. Les jeux vidéos peuvent changer le monde, mais les personnes qui les créent sont traité·e·s d’une manière terrible.

Depuis quelques temps, Xalavier est passé de l’autre de côté et a commencé à travailler sur des jeux. Malgré les travers du milieu, il veut y rester car il pense que les choses peuvent s’améliorer.

Il demande à tou·te·s de bien réfléchir avant de poster des commentaires, car la vie des gens vaut plus qu’un jeux vidéo.

Ludwine Probst – Technologie sans frontière

Ludwine est développeuse et co-fondatrice du chapitre français de ladies of code.

Comme elle avait du mal à rester motivée par son travail, elle a décidé de faire un break. Elle a effectué un voyage de 3 mois à travers 6 pays d’Asie du Sud-Est. Dans chacun, elle a exploré le milieu des startups et en particulier la participation des femmes.

Pour raconter son expérience, elle a créé un site.

Hervé Scar – L’inclusivité dans les hackerspace

Hervé est un trans activiste qui s’intéresse à l’inclusivité et aux questions de surveillance.

Qu’est ce qu’un hacker ?

russian hacker
Contrairement à ce que présentent certaines médias, un hacker ce n’est pas ça

Un·e hacker·euse est simplement une personne qui veut comprendre comment fonctionne les choses. Cela peut être par goût du jeu ou pour des raisons politiques. Ils·Elle·s se réunissent pour travailler ensemble sur des projets dans des lieux qu’on appelle des hackerspace.

Le mode des hacker·euse·s est-il sexiste ?

En tans que trans qui s’intéresse aux questions d’inclusivité, Hervé a pu observer le sujet des deux points de vue.

Les deux mondes où il milite, l’informatique et la politique sont majoritairement masculins. Dans les deux cas, les gens n’ont souvent pas conscience d’être excluants.

Dans l’informatique les femmes ont un problème de légitimité. Dans les hackerspace en particulier, l’accent est mis sur les compétences techniques, les autres compétences — comme le design —, qui sont tout aussi essentielles, ne sont pas valorisées. La majorité d’hommes créé aussi un effet de solidarité masculine qui renforce encore la tendance à l’exclusion, sans compter la sensation d’être regardé comme une bête curieuse. À cela s’ajoute une culture de la rock star technique, qui a pour effet de repousser les personnes qui veulent apprendre et qui n’ont pas de compétence à mettre en avant pour justifier leur appartenance au groupe.

La communauté se prive ainsi de membres susceptibles d’apporter des points de vues et des compétences différentes. Elle rate ainsi des sujets sur lesquels la technologie pourrait changer les choses et où l’aide des hacker·euse·s serait précieuse. Heureusement la communauté est en train de changer rapidement.

Que peut-on faire ?

  • discuter ;

  • se former ;

  • mettre en place des codes de conduite ;

  • écouter les minorités ;

  • prendre conscience des comportements excluants, par exemple le fait de pousser les gens à boire de l’alcool lors des évènements ;

  • savoir que tout le monde n’est pas égal face à la technologie.

Pour les hommes, il peut s’agir d’un travail difficile de remise en cause.

Malgré l’image sympathique des hacker·euse·s, il faut réaliser qu’il ne s’agit pas de gentil·le·s hacktivistes mais de personnes avec des biais.

En tant que geek féministe, Hervé a une expérience plutôt frustrante :

  • chez les féministes, il est le geek de service

  • chez les geeks, il est le féministe de service

Dans les deux cas, il s’agit d’une expérience épuisante car il s’agit de répéter encore et encore les mêmes éléments de base, et il a donc le sentiment de ne pas avancer. Il veut donc créer un groupe de queers féministes geeks, pour échanger avec des personnes partageant les mêmes centres d’intérêts.

Son conseil pour les non-geeks : tout le monde peut commencer, il suffit de débuter par des choses à votre niveau.

Lucie Daeye – Enseigner la programmation : choses à faire et à ne pas faire

Lucie travaille pour Django Girls et nous a fait partager son expérience, sous forme d’une liste d’astuces pour enseigner la programmation :

Ne prenez pas le clavier des mains de quelqu’un

C’est un geste très humiliant. Demandez plutôt à la personne de vous montrer ce que vous voulez voir. Si vous avez envie d’aller vite pour résoudre un problème, vous feriez mieux au contraire de prendre le temps d’expliquer ce que vous faites : apprendre à débugger fait partie des choses à enseigner.

Ne jugez pas les outils

Si une personne vient vous demander de l’aide, ne lui répondez pas “Windows c’est nul, commence par passer sous Linux”. Se comporter ainsi est la meilleure manière de dégouter quelqu’un·e de la programmation.

Créez un environnement amical

Ne soyez jamais fâché·e qu’on vous pose une question mais au contraire soyez accueillant. Mettez-vous à leur place, c’est-à-dire à celle de quelqu’un·e qui en sait moins que vous. Par exemple commencer une explication par “c’est vraiment simple” va placer votre interlocuteur dans une position d’infériorité par rapport à vous, iel osera alors moins poser des questions et risque de se désinvestir.

N’ayez pas peur de montrer que vous ne savez pas tout

Montrez à vos élèves que vous n’êtes pas infaillible, et que vous aussi vous consultez la documentation. Cela les aidera à se sentir à l’aise.

Pour aller plus loin